• Chapitre I    Kelly Eliasa

     

     

     

     

    8:00 je me réveillais au doux son du réveil, de sa sublime sonnerie standardisé. Je maudis de toutes mes forces cet instrument de torture auditive: j'avais bien compris que les vacances je pouvais me les mettre profond là où je pense! Fichue rentrée scolaire, j'étais bien tranquille moi!  Mon seul problème: c'était finie, ce qui signifiait adieu plages, bikinis, shopping et fêtes jusqu'au bout de la nuit. Vénère; je suis juste vénère.

             Je finis par réussir à me décoincer de mon lit, pas franchement de bonne humeur, pris tout mon temps pour vider mon armoire et trouver quelque chose de potable à me mettre. Une fois ma tenue choisie, je m'admirais un instant dans le miroir de la porte: belle blonde bien foutue, en partie grâce à mon 95d, mes longues jambes et mon visage d'ange. Elle est pas belle la vie?

     Je rangeais toutes mes fringues correctement et réarrangeais l'organisation de mon armoire avant de descendre prendre mon petit déjeuner en quatrième vitesse lorsque je me rendis compte que huit heure, c'est l'heure à laquelle je dois être au lycée. 

     

             En y arrivant, je traçais vers les tableaux d'affichage. Je cherchais mon nom sur les tableaux, pas une âme charitable pour me laisser y jeter un coup d'œil. Quand je parvins enfin jusqu'aux panneaux, non sans avoir joué des coudes entre les secondes bien trop anxieux à mon goût, les éternels redoublants et les "j'le savais" avant même d'être arrivés au tableau... Petit moment de bonheur intense où je pus voir que j'étais en 1ere3 avec la plupart de mes potes, je commençais déjà à échafauder diverses plan afin de rendre l'année plus intéressante. Ça, c'était avant de voir le nom de mon prof principal. Joie intense puis déception extrême, Mr Schlafen… J'étais soudainement prise d'une envie de meurtre. Qui ?! Qui avait osé imposer à de pauvres lycéens sans défense Mr Schlafen ?! Qu’ils aillent en enfer ! Mon ancien prof de SVT préféré (au sens ironique du terme vous l'aurez déjà compris), devenait cette année mon professeur principal !

             La sonnerie retentit et je me dirigeais comme tous les autres lycéens dans ma salle de cours qui se mit à ressembler étrangement à des catacombes, la lumière en plus. Mr Schlafen, en costard cravate, était adossé contre la porte de sa salle. La queue et les cornes du diable lui iraient à ravir. Bon qu'à nous donner des punitions, il était passé maître dans l'art de rester inexpressif tout en braillant.

             _ Ne vous inquiétez pas Dean, les murs peuvent tenir sans votre aide. Ils sont grands. Mais je pense que vous pas assez. Que pensez-vous de deux heures de colle pour vous aider à mûrir ?

             Dean essaya de défendre sa cause, en vain.

             _ Puisque vous insistez tant: j’en rajouterai deux a votre peine principal.

    Un sourire mi-amusé mi-sadique s'afficha sur ses lèvres. Le diable cou avais-je dit !

             _ Bah il ne faut pas faire cette tête Mr Fanfaron ! Apprenez à voir le côté positif des choses: vous détenez à présent le record d'heures de colle obtenue en trente secondes le jour de la rentrée scolaire.

             Il nous fit entrer. Personne ne parla, pas même un chuchotement. Je crois que ce fut la rentrer la plus silencieuse depuis le début de ma scolarité, c’est-à-dire 12 années, oui je sais, je suis précoce j’ai sauté la grande section. Mr Schlafen se plaça devant le tableau, écrit son nom tout en prenant le soin de faire grincer la craie. Ça allait être une super année !

             _ Bonjour à tous, ne perdons pas de temps. Christine, au lieu de te retourner, distribue les carnets, ça t'occupera. Je suis Mr Schlafen, votre professeur principal, professeur de Sciences et Vie de la Terre ainsi que...

             Je fus saisie d'un terrible pressentiment. Prof principal et d'SVT suffisait plus qu'amplement. Quelle invention sadique avait-il trouvé en plus pour nous torturer?

             _... votre professeur d'Allemand pour ceux qui on choisit cette merveilleuse langue comme LV1.

             J'eus l'impression de tomber d'un immeuble de douze étages. Non, non, non, ça ne pouvait pas être possible ! Le but de l'allemand c'était d'échapper à Mme Laundres, la prof d'espagnol, pas de se taper trois heures de plus avec Schlafen

             _ Pour ceux qui me connaissent déjà ... Dylan, tais-toi, je t'ai déjà assez entendu l'année dernière, distribue les emplois du temps ... il n'y a rien à ajouter et pour ce qui ne me connaissent pas... Valentine, la manucure attendra la pause déjeuner...  vous apprendrez à me connaître en cours d'année. Anaïs, auriez-vous l'obligeance de nous lire à haute voix le petit bout de papier que vous venez de mettre dans votre trousse ?

             Elle était écarlate.

             _ Vous ne voulez pas nous faire part de votre écrit? Soit, vous aurez donc deux heures de colle, dit-il d'une voix tranchante qui ne laissait aucun moyen de plaider sa cause. Passons à autre chose. Vous avez tous votre emploi du temps ?

             Nous répondîmes unanimement par un hochement de tête positif, trop terrifiés pour répondre.

     

             La semaine parue interminable. Six heures, six heures dans la lugubre salle de Schlafen à l'écouter et à ce tarif ce n'était plus un malheur mais un drame national ! Les semaines se suivirent et se ressemblèrent. J’enchaînais les cours à une cadence soutenue, sept à huit heures par jours, et, pour couronner le tout, en moyenne, une heure avec mon très cher professeur principal.

     

             Je suis rentrée dans le lycée, toute contente, chose rare, mais j'aimais bien le vendredi, il signifiait que le week-end approchais. Je détachais mes longs cheveux châtain foncés qui m’arrivaient aux épaules. Au détour du bâtiment administratif, j’aperçus Louison, toujours scotché à son mec -de la semaine-, David. Ah Louison, elle et les garçons, tout un numéro. Je commençais sérieusement à penser qu'avec elle c'est un copain, une semaine. Je dus m'y reprendre à trois fois avant qu'elle me remarque.

             _ Bonjour Louison

             _ Salut, ça va?

             _ Ouais et toi?

             _ Ouaip!

             Etais-je bête, bien sûr que ça allait, c'est vrai quoi, cela ne faisait que cinq minutes qu'elle était arrivée et elle roulait déjà des pelles à son futur ex depuis au moins quatre minutes. En soit cela ne me dérangeait pas spécialement, qu'elle l'embrasse, la seule chose qui m’énervait quelque peu est qu'elle le fasse à longueur de journée, du matin au soir, pour changer de cobaye la semaine suivante.

             _Dis, tu sais où est ...

             _Anaïs ? Casiers.

             _Merci, à plus!

     

             Sur ce, je me dirigeais donc vers les casiers, véritable dépotoir, où se trouvait effectivement Anaïs qui rangeait ses affaires de sport d'un horrible rose fuchsia accompagnée d'énormes chaussures rose bonbon dans son sac rose pastel. Je ne pourrais jamais comprendre ses goûts quelques peu douteux, trop Barbie pour moi.

             _ Salut Anaïs !

             _ Tiens Kelly, si tu cherches Louison elle est...

             _ Avec son mec, oui je sais.

    Nous nous mîmes à papoter de la pluie et du beau temps quand la sonnerie retentit. Nous nous rapprochâmes de la salle de SVT et par conséquent de Mr Schlafen.

     

             Dès la première seconde de sonnerie, tous les élèves se précipitèrent vers la porte. Suivant la marrée humaine qui se dirigeait vers le bâtiment des sciences, je m’arrêtais au gymnase où bien sûr, j’avais EPS avec Mme Hadhelthein, nom à la limite de l’imprononçable car tous les h sont accentués et fortement prononcés, et elle y tient. Elle aurait se marier avec Schlafen, autant à cause de leurs noms imprononçables que leurs sales caractères. À la fin du calvaire, la délivrance : le self ! Aujourd'hui c'était spaghetti bolognaise, le seul plat comestible de la semaine. Assis à une table Louison, Anaïs, David, Dean, Christine et moi échangions les potins de la matinée... À la fin de la pause déjeunée, ils allèrent s’installer sur un banc en attendant la reprise des cours et j’en profitais pour faire un passage express aux toilettes. Lorsque je sortis, je me sentis attirée par derrière. Je me retournais afin de voir qui tirait sur mes vêtements, pour n'apercevoir que du vide. Je me débâtis, sans pouvoir réellement faire quelque chose qui puisse me sortir de cette galère. Je donnais des coups sans jamais toucher ma cible. Tout autour de moi devint noir. Plus de sensations, haut, bas, gauche et droite se confondaient. Je sombrais dans l’inconscience. 

     

     

     

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