• Eularia, 10 septembre 2014

     

    Raz

     

                La classe a fait ami-ami, et du fait les bavardages n’arrêtent pas. C’est un poulailler. Le prof de français hurle tout le temps, et la classe s’amuse à le faire hurler. En même temps, il commence par nous filer un test surprise, le con. Auquel j’ai eu un 18/20, j’ai donc eu ma médaille d’intello pour l’année, ainsi que le surnom de Google Traduction (ou le dictionnaire pour les intimes). C’est toujours préférable à la calculatrice, et ça me va, c’est même assez amicale, mais qu’est ce que ça va être lorsqu’ils vont se rendre compte que je ne suis pas une intello ?

    Rion n’est pas le seul à épuiser ses cordes vocales : la prof d’histoire ne nous supporte plus, et je peux la comprendre, elle ne doit pas aimer recevoir des rapports à la pelle pour « lancer de marrons » en cour de français. Faut croire que c’était une idée assez stupide de nous laisser une heure de vide de quatorze à quinze heures le lundi après-midi avant le cour de Mr Rion. Les marrons étaient fraichement ramassés dans le square à côté du lycée où toute la classe allait, et trente-deux personnes dans un square, ça passe pas inaperçu. En plus, notre classe était un mélange assez explosif de redoublants, de déprimés, de têtes brûlées, de petites racailles et de collèges pas vraiment réputés pour leur discipline exemplaire. On était tous à faire les cons et à mettre la musique à fond grâce à quelques petites enceintes. Pendant ce temps là, moi, je suivais mes amies récemment faite. On regardait les autres ramasser des marrons, les mettre dans leurs poches et leurs sacs de cours sans cours, puis revenir en classe tout fier. Ils s’asseyaient, souriaient et discutaient entre eux, comme des personnes n’ayant aucun reproches à se faire, comme s’ils n’avaient pas prévus de faire un attentat aux marrons, comme si tout était parfaitement normal, pendant que Rion cherchait toujours en criant à avoir le silence, menaçant même de virer des élèves, à qui ça ne faisaient ni chaud ni froid. Le prof était obligé de commencer son cour dans des bruits de blabla interminables. Il eu la mauvaise idée de se retourner pour écrire quelque chose au tableau. Peut-être que s’il avait lu plus de livre aurait-il su qu’on ne tourne pas le dos à l’ennemi, surtout quand cette ennemi était en supériorité numérique. Où alors ne nous considérait-il pas encore comme des ennemis ? Dans ce cas, son jugement allait vite changer. Il reçu un premier marron, se retourna, regarda ce qui lui avait été lancé, et s’énerva : «

                _Mais ce n’est pas possible ! Maintenant ça suffit !!!

    Faux : maintenant la suite. Ce fut deux, puis trois, et une dizaine de marrons que la classe lança sur lui ou entre elle, et qu’ils relançaient des qu’ils en avaient un autre sous la main et que le prof avait le dos tourner. Je dû en esquiver et m’en prendre plusieurs. Ce n’était pas le fait de me prendre des marrons qui m’énervait, ça m’amusait même presque, mais étais-je la seule à me souvenir que nous étions en cours, devant un prof de français qui devait nous aider pour nous préparer à la 1ère, et surtout au bac de français l’an prochain ? Bien que je sois tout à fait d’accord sur le fait que c’était un piètre prof, ne méritait-il pas un peu respect ? L’avis général n’était pas de cet accord, je n’avais même pas besoin de le demander pour le savoir.

    Je dû encore éviter un marron tout en essayant de décrypter ce que notait Rion au tableau et de le retranscrire sur mes feuilles.

    La sonnerie retenti et je ne fus même pas étonné de voir certains partir directement, comme sur des starting–block, ayant au préalable rangés leurs affaires vingt minutes plus tôt afin d’être sûr de ne pas être en retard pour la sortie du cour. Certainement pour leur prochain coup…

     

    Liste des Chapitres:

     

     


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