• Chapitre X

    Chapitre X    Armelle Déméos

     

     

    Après que je lui ai renversé la bouteille de vin sur la tête et détruit l'entre jambes, Adarian m’a emmené à travers différents couloirs, marchant rapidement, puis monta des escaliers par deux fois pour enfin se diriger vers ce qui semblât être la salle d’entrainement au maniement des armes. Il entra dans la salle, une immense pièce avec des murs en grosses pierres dont l'utilité n'était pas, comparée au reste du château, l'esthétique. Le sol était en carrelage maronné blanc, soit la meilleure chose pour tomber. Il faudrait qu'on me prévienne la prochaine fois, j'amènerais des chaussons antidérapants. Adarian s'arrêta au centre de cette pièce, dégaina l’épée de son fourreau qui était accrochée à sa ceinture, et me dit : 

             _Choisis une arme.

             Il me désigna toute la panoplie d’équipements qui était derrière lui : il y avait des épées, bien évidemment, mais aussi des dagues, des poignards, des lances, des arcs, des gourdins, des glaives, des sabres, des masses, des fléaux, des haches, des claymores…. Surprise, je ne disais et ne faisais rien. Je restais debout, droite comme un i. Dans le silence qui suivit seul nos souffles étaient audibles. Voyant mon refus, il reprit, plus menaçant :

    _ Choisis en une sinon tu te battras à mains nues ».

    Je vis ses doigts se resserrer autour du manche de l'épée. Me battre ? Pourquoi ? Bien que je haïssais déjà se type, si je me mettais à tabasser tout ceux que je n’aimais pas, il y aurait un bain de sang. Toujours de marbre il s’approcha de moi lentement, me fixant froidement de ses yeux vert émeraude. Il continua à avancer, puis refit un pas, et me rendant compte qu’il ne riait pas, je saisis rapidement une épée à ma portée. Très bien, il comptait se battre, et bien qu’il vienne. Me défier, c’était perdre. Je me remis droite, il siffla alors pour signifier le début du combat. Nous nous regardions droit dans les yeux. Il ne semblait toujours pas se décider à arrêter son délire, son regard vert scrutant le moindre de mes mouvements. Toujours en me fixant, il sourit bêtement comme pour me signifier qu’il avait déjà gagné. Lasse d’attendre une attaque qui ne venait pas, je décidais d’avancer, doucement au départ, puis de plus en plus vite, pour me retrouver entrain de courir vers lui, mon arme d’abord derrière moi, puis que je levais afin de l’abattre sur cet adversaire. Allais-je le couper en deux? Peut-être, et je m'en fichais, c'était lui ou moi, mon choix était très vite prit. Sans bouger, il para mon épée facilement, enleva une main de sa garde et vint me l’enfoncer dans le ventre. Je reculais, puis revins, ma lame dirigée vers lui. De nouveaux devant cette homme, je lançais mon épée au dessus de moi, esquivais la sienne qui se dirigeait dangereusement vers mon cou, lui balança un poing dans la figure, m’abaissais pour récupérer mon arme qui était au sol. Soudain, ma tête bascula sur le côté, son poing sur ma joue me fit l’effet d’un panneau pris dans la tête. Au sol, je m’apprêtais à me relever, son pied vint alors m’écraser une main. Il appuya de toutes ses forces. Il releva ma tête et me donna une claque. Je me remis debout, folle de rage, et focalisa mon attaque vers son cou. Il l’évita, la lame passant juste à côté de sa tête, et il en profita pour me gifler. Je recommençais de nombreuses fois, les baffes fusèrent à une vitesse aussi improbable que le nombre de mes attaques. Il esquivait toutes mes actions à une rapidité alarmante. Fatiguée, mon souffle s’accéléra. J’essayais une dernière entreprise, l’arme de nouveaux dirigée contre son cou, il ré-esquiva, me contourna sans difficulté pour se retrouver derrière moi, son épée contre ma gorge. Et merde. Sa tête se rapprocha de mon oreille, et il souffla :

    _ Alors, petite chose, on se pense plus forte que tout. Je crois bien que je viens de te prouver le contraire.

    Sa bouche se rapprocha encore, je pus entendre son souffle, à peine plus vite que la normal, tandis que moi j'haletais comme après avoir courut un marathon. Ses lèvres, toujours plus proche de moi, commencèrent à me mordiller la lobe. Je frémis et mordis ma lèvre inférieur. La lame toujours sous le cou, je me débâtis comme je le pouvais. Et merde. Satisfait de lui, il continua de me narguer :

    _ Si tu le veux, petite chose, débats-toi, mais ma lame ne partira pas pour autant de ta gorge, même si tu en venais à agoniser.

             De sa main libre, il entoura ma taille et pris ma main pour me la plaquer dans le dos. Et merde merde merde, je devais me dépêtrée de ce merdier et vite. Alors qu’il allait s’amuser avec mon autre oreille, je me dégageais au prix d’une entaille sur le côté gauche de mon cou. Amuser, il me regarda comme un chat avec sa future proie et sourit.

    _ Je  vois que vous êtes sensibles au niveau des oreilles. Tous guerriers ont leurs défauts, mais je crois bien que vous ne valez pas grand-chose, finalement, en tant que soldat.

    Vexée, mon orgueil avait prit un coup, je m’approchais de lui et le giflais. Le bruit résonna dans toute la salle. Sa tête revint me fixer. Il me regarda froidement, et enragé, sa main vint enserrer ma gorge, il me souleva et ma plaqua contre le mur. La colère le rendait terrifiant, et effrayée, je me débâtis. Il me gifla une fois, rendant ma joue plus rouge qu’elle ne l’était déjà. Continuant à bouger pour essayer de m’enfuir, il me refrappa une deuxième fois. Des larmes apparurent aux coins de mes yeux. Toujours aussi fou, il recommença trois fois, et alors que sa main s’éleva pour me frapper encore, il s’arrêta en pleine action. Son regard s’éclaira et il me lâcha. Terrorisée, je me laissais glisser contre le mur. Il revint vers moi et je me recroquevillais encore plus.

    Il chuchota :

    _ Non, petite chose, ne me provoque plus. Regarde ce que j’ai fait.

    Il me leva doucement le menton avec une main, et avec l’autre toucha l’entaille que j’avais cou. Ses doigts devinrent rouge sang, une perle pourpre tomba de son index. J’essayais d’apercevoir ma blessure pour ne voir qu’une grande tache écarlate sur mes habits.

          _ Ne bouge pas,.

    Il s’approcha, je reculais, mais il continua. Il embrassa ma plaie qui me piquait et commença à la lécher. Sa langue chaude se mit à faire des allées-venues sur ma blessure, à monter et descendre. Je me débâtis un peu, mais il vint m’écraser de tout son poids. Je le repoussais, commençais à me relever afin de partir le plus vite possible, mais il me reprit la main et me plaqua à nouveau contre le mur.

           _ Je t'ai dis de ne pas bouger, répéta-il.

    Peine perdu, je le laissais faire. Écrasée, blessée et embarrassée par la tournure de la situation, je devins de plus en plus rouge. Je haletais. Mon souffle ne semblait pas vouloir redevenir normal. Il releva doucement la tête et je pus voir son visage : des cheveux noirs aux reflets marrons d'où tombait des goutes vermeilles et des yeux verts émeraudes à vous couper le souffle. Il me scruta, plongea ses yeux dans les miens. Je retournais la tête, il se remit à parler.

          _Petite chose, si faible. Avec un peu d’entrainement, tu pourrais nous être utile.

    Il se releva, se dirigea vers la sortit, mais s’arrêta juste avant pour me dire :

    _Va voir Maria pour tes blessures.

    Il parti pour de bon. Je me relevais, les gifles qu’il m’avait données commencèrent à me brûler les joues devenues rouges. Je me promis de me venger : on n’avait pas idée d’aller attaquer les gens pour le plaisir, puis de les gifler sous prétexte qu’ils nous avaient énervés. Je sortis de la salle et demanda à la première domestique venu de me trouver la dénommée Maria. Choquée, la demoiselle partit rapidement à la rechercher de ma guérisseuse. 

     

     

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