• Chapitre XII   Mina Omnia

                                                                 

    J’ai entendu du bruit, mais je n’ai rien fait pour aller voir qui c’était. L’un de nous allait-il mourir ? Serons-nous emmenés aux travaux forcés ? C’était les seules choses pour lesquelles je crus comprendre qu'il y avait du bruit ici. Ça et lorsqu’un nouveau était amené. Toujours était-il que je ne bougeais pas. Assise, les chaînes tirées au maximum pour permettre à mes mains d’être sur mes genoux,  je n’attendais que ma fin. Ce lieux n’était pas celui que je connaissais, les gens n’étaient pas les mêmes. Voilà trois jours que j’étais ici, et je ne trouvais toujours pas de raison à ce changement. Je m’étais même mise à pensée que j’étais devenue folle, peut-être ma tentative de suicide y était-elle pour beaucoup. Enfin, elle m’avait abandonnée, et il en était de même pour la conscience et la joie, même si, à ma grande surprise, la volonté de vivre m’étais revenue, ne serais-ce que pendant les quelques minutes, qui au passage m’avais paru interminable, où l’homme avait essayé de me couper avec sa hache. Je ne revenais toujours pas d’avoir couru pour ma vie alors que quelques temps avant j’avais essayé d’y mettre fin. Mon esprit était aussi incompréhensible que ce qu’il m’arrivait. C’était déjà une chose de sur, reste à clarifier le reste…. Les bruits de talons se firent plus pressants et bruyant. Ne pouvais-t-ils donc pas cesser pour nous laisser la seule chose qu’il restait à ceux enfermés ici : le silence ? Nous prendre notre liberté ne leurs suffisait donc pas ? Je les entendis s’arrêter devant ma cellule, mais je ne fis toujours aucun mouvement, je ne pouvais de toute manière pas en faire beaucoup. Ils ne bougèrent pas. Je tentais de lever la tête, la personne en face de moi me regardait. Elle était bien habillée, ses cheveux châtains clairs étaient relevés en queue de cheval haute, ses yeux verts pierres me fixaient. Elle sourit, et dit à la femme à côté d’elle « Maria, je crois que mère va hurler ! »  Elle se mit à courir vers la sortie, sa domestique essaya de la suivre, puis elle réapparu, un trousseau de clés à la main, et sa suivante du refaire demi tour pour la rejoindre. Elle essaya d’ouvrir la porte avec une clé, puis une autre, et encore une, jusqu’à enfin trouver la bonne après avoir passé cinq minutes à mettre toutes les clés dans la serrure. La cellule s’ouvrit, puis elle vint ouvrir mes entraves à mes poignets maintenant rouges et irrités. Lorsque  mes bracelets de prisonniers tombèrent, on m’appela d’une voie douce :

                _ Viens, maintenant tu peux sortir.

                Je ne fis rien, déconcerté. Pourquoi me ferait-on sortir si ce n’était pour m’emmener à l’abattoir ? Elle reprit :

                _ Ne t’inquiète pas, tu ne crains plus rien.

                Je la regardais, peu satisfaite par ses explications douteuses. Sortir ? J’y avais songé, mais pour aller où ? Elle tenta de prendre ma main, je la repoussais pour remettre ma tête dans mes bras et me figer. Ne bougeant pas, la personne en face de moi commença à être irritée :

                _ Bon, c’est quand tu veux mais si cette imbécile de garde décide d’interpeller mère sur le fait que je lui ai volé les clés et que je n’ai pas le temps d’expliquer à mère la situation, là tu pourras rester de marbre car rien ne pourras plus changer ton sort.

                Que faire, mourir rapidement et abréger mes souffrances, ou connaître la vérité et peut-être sortir de cette galère ? Bien que n’étant pas une optimiste, le fait de mourir la gorge tranchée ou encore brulée ne m’enchantait pas plus que ça. Je décidais donc de me lever. On me prit la main, je tournais la tête vers ma libératrice qui me sourit.

                _Bon, la prochaine étape c’est de t’apprendre à parler, mais ça devrait plus tarder ! Affirma-t-elle ; Maria, peux tu t’occuper de ses blessures ?

    _Bien sur, je le ferais une fois que nous seront sortit de cette endroit.

                À ces mots, nous commencions à marcher, la dénommée Maria avançait derrière moi et l’autre était devant. Nous avançâmes entres les cellules des autres détenus, la plupart amaigris et plus morts que vifs. Écœurée, je détournais ma vue de ce désespoir, non pressée de retourner fréquenter la mort. Nous passâmes dans de petits escaliers en colimaçons, celle qui me tenait la main manqua de trébucher dans son épaisse robe, elle jura de ne plus jamais en remettre. Nous arrivâmes dans un hall immense, somptueux, en total contraste avec les affreuses cellules et les couloirs sombres du sous-sol. Malheureusement, je ne reconnus rien de mon monde : pas d’éclairages électriques, à la place des bougies et des torches, pas de PVC ou de carrelage, mais derrière les tapis somptueux, de la pierre. Les tableaux d’ancêtres inquiétant s’immisçaient une place entres les fenêtres et les rideaux de trois mètres. Tandis que j’étais tristement ébahis par un tel changement, la fille me regardait.

                _ Comment peux-tu être éblouie par ses vieux cadres miteux ? Personnellement, je n’ai jamais compris l’intérêt d’afficher ses vieux machins, moi je trouve ça glauque.

                _ Mademoiselle, enfin ! S’offusqua Maria, vous êtes leur descendante, ne les dénigrez pas je vous prie ! Surtout devant la petite, il faut s’avoir montrer l’exemple !

                _ Ces immondes tableaux devrait nous servirent de bois pour la cheminée, tout comme les robes !

                Maria continua de se disputer pendant un moment avec sa supérieure. Je trouvais cela stupide mais ça allégeait un peu l’atmosphère si tendu, car il était vrai que tout ces visages peint sur les murs n’avaient rien de rassurant. Tandis que la domestique faisait une leçon de morale à sa dirigeante, une voie s’éleva devant elles :

                _Maria ! Maria ! Viens vite, on à besoin de toi, la petite dernière c'est coupée au cou et est couverte de bleus!

                Une autre servante était arrivée, essoufflée, et sans attendre notre réaction elle prit le bras de Maria et l’emmena avec elle, suivit bientôt par l’autre fille qui se retourna pour me dire de venir. Après avoir couru dans tout le palais, car cette demeure ne pouvait pas être appelée autrement, nous arrivâmes devant la salle d’arme, ou une demoiselle était effectivement blessée, une plaie au niveau du coup d’où coulait du sang qui avait commencé à tacher sa chemise blanche. Je me raidis à la vue de ce liquide rouge vin, tandis que Maria s’approchait de la blessée et l’aida à se lever avec l’aide de l’autre domestique. La jeune femme aux yeux émeraude s’approcha d’elles, mais  fut repousser.

                _ Mademoiselle, je vous prierai de rester éloignée, demanda Maria,  si jamais madame vous voyais couverte de sang, elle me ferrait fouettée.

                _ Bon, déjà Maria, moi c’est Loup, pas autrement, et mère peut dire ce qu’elle veut, tu croîs que je vais te laisser te débrouiller toute seule ? C’est mal me connaître.

                Elle se pressa d'aider les domestiques, pendant que moi j’assistais à cette scène sans rien faire. Mon cœur fit un bon dans ma poitrine, puis un autre. Heureusement que je n’avais rien mangé depuis hier midi jours. Je respirais bruyamment. Horrifiée par la vue du sang, j’aurais aimé pouvoir tourner la tête, mais mon corps ne voulu pas réagir, m’obligeant à regarder le liquide s’échapper de la pauvre fille pour atterrir sur le sol de pierre. Comment s’était-elle débrouillée pour avoir cette plaie ? Il coulait de son cou, décrivant d’abord une rivière, puis se séparant en plusieurs petits ruisseaux rouges sur sa poitrine et son bras droit, tachant sa chemise blanche de vermeille chaude. J’haletais, tentant de reprendre ma respiration, qui, non contente d’être affolée, s’accélérait, toujours plus courte et rapide Mon esprit s’embruma et, tétanisée je me rappelais cette scène tant haït. Tout ce sang, trop de sang, qui tombait telle une cascade, pour s’écraser sur le sol, ce liquide âpre, lourd et gluant, poisseux. Puis ces cris, ces bruits sourds, ces luttes vaines pour sa survie, ces luttes du désespoir, ces pas, et surtout ce silence. Beaucoup de silence, long, interminable. Je criais et me mis à genoux, les mains sur les oreilles et les visages inquiets des deux domestiques, de la blessée et de Loup me dévisagèrent. Cette dernière vint me voir, me pris dans ses bras et me parla doucement :

                _ Calme toi, ce n’est pas grave, on va la soigner, tu verras. Ce n’est pas une blessure trop grave, elle est juste impressionnante, d’accord ?

                Je ne dis rien, mon corps tremblant de peur à cause de ses souvenirs dont je ne voulais pas, dont je n’avais jamais voulu. La blessée se mit à parler :

                _ En même temps, il faut croire que dans ce monde la vue du sang ne les dérange pas, la guerre non plus. Je suis heureuse de constater que tous ne sont pas fous dans ce lieu.

                Je sursautais ; « ce monde », venait-elle de dire ce que je pensais ? Avais-je bien entendu, ou n’étais-ce que mon imagination tout aussi dégénérer que ma conscience ? Je la scrutais, tremblant encore lorsque que mes yeux passèrent devant la blessure. Elle semblait différente, venir de loin, et surtout déboussolée. Exactement comme moi. Ou alors ce n’était qu’une invention de mon esprit, le subconscient peut être si cruel, tout rêve peut paraître si vrai dans l’incertitude.  Je voulu l’interroger. Mes lèvres frémir, mais aucun son ne sortit. En même temps, l’hypothèse de ne pas être la seule à avoir atterri ici me semblait impossible, si Loup et Maria m’entendais, elles me feraient renfermées dans ma cellule. Et pourtant….

                _ Toi aussi tu à atterri ici ?

                La blessée écarquilla les yeux. Étonnée, elle me regarda, puis dit :

                _ J’aurais voulu que ce soit un rêve, mais tu es là pour me rappeler que ce cauchemar et tellement réel….

                Je la fixais, puis détournais mon regard de sa blessure, incapable d’empêcher mon corps de tressaillir à la vue de cette plaie. Loup nous dévisagea, d’abord la grande métisse blessée, puis moi. Autant ébahie que je  l’étais, elle ordonna à la domestique de partir, alla aider Maria à soulever la fille, puis nous dit :

                _ Je crois que nous allons avoir une longue conversation ! Elle avait soufflé et levé son regard vert pierre vers le ciel pendant un léger instant, puis était redevenu normale. Elle continua :

                _ Toi, il va falloir me dire ce qu’il s’est passé pour que tu en arrives à un état pareil ! fit-elle remarquée à la métisse, parce que sache que j’aimerais ne pas retrouver un cadavre dans ce château, bien que tu crois que nous ne sommes que des criminels sans cœur.

                _ Pour faire simple, après avoir renversée une carafe pleine de vin sur votre cousin, dit-elle presque fière d’elle, il s’est permis de m’emmener à la salle d’arme pour me provoquer en duel et me tabasser ! Elle hurla cette dernière phrase, et la colère s’installa dans ses yeux et sur son visage.

                _Vous êtes maintenant au courant que mon cousin est un gros psychopathe, répliqua Loup, peu étonnée par la colère de la jeune fille.

                _Il est vrai qu’il est courant de massacrer les gens pour déterminer leur potentiel au combat, je savais bien que c’étais moi qui étais folle. Dit-elle en ironisant.

                _Malheureusement, le cousin Adarian, en plus d’être un pervers, est un dangereux psychopathe. Il ne sait malheureusement pas se comporter avec les gens, la communication étant, comme pour ma mère un don qu’ils n'ont absolument pas.

                J’écoutais attentivement la conversation toujours inquiète car Loup et Maria ne nous avaient pas encore fait renvoyer dans les cellules à cause de la discussion entre la fille et moi, c'est alors que la domestique intervint :

                _ Mademoiselle, Monsieur votre cousin est juste maladroit pour exprimer ses sentiments. Je pense qu’il voulait seulement tester les capacités de cette femme et …

    _ En me giflant contre un mur parce que je lui avais moi-même mis une claque à cause de son attitude ? demanda la femme en question, en interrompant le discours de Maria. Je veux bien croire qu’il n’ait absolument aucun sens pour la communication, mais de là à venir étriper quelqu’un pour une remarque, il devrait apprendre à se gérer, ou alors on lui colle une nourrice au cul toute la journée !

                Cette remarque fit sourire Loup, et nous arrivâmes à l’infirmerie: c’était une petite pièce ou trois lits étaient mis côte-à-côte d’un côté, les étagères remplies de médicaments, ou plutôt d’étranges liquides et feuilles médicinales de l’autre. Un petit bureau et une chaise prenait ce qu’il restait de place. Maria et Loup descendirent les trois petites marchent, puis mirent la fille sur le lit, qui grimaça à cause de la douleur, puis posa sa tête sur l’oreiller. Tandis que la domestique s’empressait d’aller chercher les choses dont elle avait besoin, Loup parla à la blessée :

              _ Je peux savoir comment-tu t’appelles ? Non parce que c’est très énervant de se faire appeler Mademoiselle à longueur de temps, crois en mon expérience ! Elle fixa Maria, histoire de bien lui faire comprendre son reproche.

    L’intéressée hésita, mais elle le fit :

    _ Armelle. Autre chose ?

      _ Oui ; ton nom, ton âge, et le plus important : c’est quoi la petite discussion que tu as eu avec,…

                _ Mina, je m’appelle Mina. Répondis-je faiblement, dans un petit bégaiement incompréhensible lorsque je compris que l’on parlait de moi.

                Loup, ravit, déclara :

    _ Je sais maintenant que tu sais parler ! Donc tout à l’heure, c’était quoi votre petite affaire de monde différent ?

                Armelle esquissa un sourire ironique et sinistre, puis expliqua, la tête baissée, les yeux rivée sur ses mains croisée sur son ventre :

    _ Tu viens de résumer tout ce que nous savions : nous avons atterri dans ce monde sans aucune raison.

                Ses mains se crispèrent, les commissures de ses lèvres montèrent hauts sur ses joues, ce qui les creusa, les plis entres ses sourcils s’accentuèrent, ses yeux devinrent noires, sombres, dangereusement inquiétant et animal. La haine et la colère s’installèrent sur son visage, la peur s’empara de moi. Elle n’avait presque plus rien d'humain. Une de ses main se referma, et son poing atterri dans le mur derrière elle dans un grand vacarme. Elle rit, un rire terrifiant, mauvais, haineux, sinistre. Armelle s’arrêta, alors deux larmes coulèrent de chacun de ses yeux, son poing précédemment enfoncer dans le mur revint vers sa tête pour l’y enfouir. Loup essaya de l’aider, mais Armelle fut plus rapide qu’elle et retira ses mains pour laisser voir son visage rougie mais fort, même si les sillons des deux autres larmes étaient encore légèrement visibles.

       _ On c’est paumées avec deux amies lors d’une course d’athlétisme en forêt. Mortes de froid, on c’est toutes endormies. Le lendemain, je n’ai pas pu vérifier si elles étaient en vies, je n’ai pas pus les aider, ou mêmes les réveillées. Rien. 

                Attristée, elle se contenta de toucher sa blessure, le visage crispé. Maria revint, de l’eau dans un seau et un morceau de tissu dans les mains.  Elle trempa le morceau de tissu dans l'eau et se mis à tapoter sur la blessure d'Armelle qui ne bougea pas. Je vis Maria désinfecté l'horrible blessure, le tissu nettoyant l'immonde sang, puis mettre un bandage dessus. Armelle remercia doucement Maria, puis déclara:

                _C'est quand que vous enfermez Adarian?

                Je veux bien croire qu'elle le haïsse, mais de là à dire ça, comme ça... Loup répondit quand même :

      _ Je n'ai malheureusement pas ce pouvoir, même si je suis d'avis qu'il faut l'emprisonner et l'oublier.

                C'est le moment qu'Adarian choisit pour entrer, et à son air on voyait bien qu'il avait tout entendu du complot. Ses cheveux noir jais étaient splendide, et vraisemblablement plus tremper de vin, mais encore un peu humide. Il fixa de ses prunelles émeraude la blessée, puis moi. Je baissais la tête. Vraiment, nous étions douées, ainsi que malchanceuses.

       _ Je vois que l'on complote contre moi? Dit-il, puis-je savoir pourquoi?

                Armelle, Loup, ne dites rien, s'il vous plait, pour une fois faîtes quelque chose d'intelligent.

                _ Pourquoi? Tu te pose vraiment la question? Ragea la première, prête à lui sauter dessus.

                Visiblement, j’étais la seule à connaître le proverbe «  la parole et d’argent mais le silence et d’or », je le craignais. Je vis le jeune homme s'approcher d'elle, mais Loup s'interposa entre eux :

                _ Tu l'as déjà salement amoché, tu peux partir maintenant le cousin. Venir voir une malade alors que c'est toi qui l'a tabassée, ce n’est pas super recommandé, tout en sachant qu'Armelle n'a qu'une envie : te frapper jusqu'à ce que tu ne puisses plus bouger.   

                Je ne pouvais qu’être d’accord. Adarian voulut quand même répliquer :

                _ Je veux bien croire que vous vouliez me faire taire, même si vous ne réussirez jamais à le faire, mais avant faudra qu’on m’explique ce qu’on compte faire de la petite gamine et de l’autre petite chose. Les sorcières, c’est sur le bûcher que ma tante voudrait les voir.

                Manifestement, il avait un peu plus entendu que la conspiration contre sa personne. Ce qui allait un peu compliquer le problème. La chance risquait de ne pas être de notre côté.

                _ Qu’est-ce-que tu veux qu’on fasse ? Tu vas les faire brûler ? Ça t’as pas suffit de tabasser Armelle ? rétorqua Loup.

                _ Non, ce n’est pas ce que j’ai dit.

                Avaient-ils l’habitude de rencontrer des sorcières, des êtres venus d’autre part ? C’est à peine s’ils étaient étonnés. Adarian voulu s’approcher d’Armelle qui le fusillais du regard, mais Loup le bloqua.

                _ Tuer des gens sans raison ne fait pas partit de mes principes, continua-il, et je pense qu’elles pourraient nous être utile au combat.

                _ Qui de nous deux est le plus fou ? Tu veux les envoyer au front ?! Mais t’es taré mon pauvre ?!

                Je n’avais aucune connaissance des combats, j’étais faible, maladroite, ma soit disant magie n’était pas vraiment contrôlable, et en plus je n’étais pas certaine d’en avoir.

                _ Dis donc, t’es marrant mais de un : on n’a jamais combattu sur un champ de bataille; de deux : on ne sait absolument pas contrôler cette saloperie de magie ; et de trois: je ne suis pas une sorcière! Je n'ai pas de magie ni autres supers pouvoirs qui me permettrais d'aller me faire tuer pour toi! Donc désolé mais va te trouver d'autres kamikazes ! Déclara Armelle, toujours dans le lit, enrager et prête à lui arracher les yeux.

    Adarian la regarda puis sourit :

                _ Un petit peu d’entrainement ne vous ferait pas de mal dans ce cas.

                Oui, mais non. Je n’allais certainement pas manipuler une arme, ça jamais.

                _ Et bien évidemment on va se transformer en Sailor Moon et apprendre à contrôler notre magie par magie ? Débita la jeune métisse.

                Non, on n’allait pas apprendre à contrôler quelque chose dont on ignorait l'existence, on allait rentrer chez nous et vite, n’est-ce-pas ?

                _ On ferra comme on peut, par tâtonnement.

                _ T’as juste oublié un détail, Adarian : jamais je ne t’aiderais dans quoi que se soit !

                _ C’est ça ou le bûcher ma belle.

                _ Tu n’oserais pas. Riposta-t-elle.

                J’espérais qu’elle avait raison, cela m’impliquait autant qu’elle. Adarian, toujours son petit rictus aux lèvres, écarta Loup qui lui barrait toujours le passage et l’envoya près de Maria. Il s’approcha d’Armelle, mit ses deux mains sur le mur ce qui coinça sa tête entre lui et la tête de lit et obligeait la métisse à lui faire face.

                _ En es-tu sûre ?

                Si elle disait oui elle nous envoyait droit dans le mur. Je la vis se réjouir, ce qui me déplus fortement.

                _ Tu me facilite la tache, tu sais ?

                Elle lui mit un coup de boule extraordinaire qui leurs feraient certainement un sacré bleu. Adarian se jeta sur elle et la gifla, gifle qu’elle le lui rendit, et bientôt un combat d’horrible fou furieux éclata dans la chambre. La blessure d'Armelle n’étant pas totalement guérit, elle tacha légèrement le vêtement d’Adarian. Nous ne fîmes rien pour l'aider au risque de se prendre un coup mal placé. Maria dû quand même empêcher Loup de sauter dans la bataille. Nous vîmes donc Armelle se saisir de son oreiller et le faire avaler à Adarian, qui le balança hors du lit. Plusieurs plumes volèrent et vinrent s'accrocher dans les cheveux des deux lutteurs dont l’arène était le pauvre lit. Armelle profita de se moment pour lui balancer un uppercut gauche, elle passa au dessus de lui et commença à prendre l'ascendant. Loup cria son encouragement, toujours tenu par Maria. C'était sans compter les draps, dont le garçon se servit pour enfermer la métisse et la libérer après avoir retrouver son avantage, sans qu’elle puisse ne donner que des coups dans le vide. Après qu’elle se soit débattu, manquant de les faire basculer tous les deux du lit, Adarian plaça ses mains sur la tête d'Armelle, s’approcha et l'embrassa sous nos yeux ébahis. Le poing de la jeune fille atterrit une fraction de seconde plus tard sur la joue d'Adarian, qui visiblement pas incommodé le moins du monde fit revenir sa tête devant, saisit ses poignets et l'embrassa de nouveau. Il fit glisser sa main gauche sur la carotide de la métisse et soutint son visage. Il lui souffla à l'oreille :

                _ Ne t'avises plus jamais de me baffer, petite-chose.

                Il se leva doucement, fit glisser furtivement sa main droite le long de la poitrine de sa proie, passa devant Loup toujours tenu par la domestique, et repartit comme il était venu, décontracté. Maria attendit quelque instant puis relâcha Loup, qui courut à l'entrée de la pièce, pour hurler.

                _Abruti !

    Elle revint voir Armelle qui ne bougeait pas, dont Maria vérifiait déjà les blessures.

     

                                    La porte claqua et les vitres volèrent en éclat.

                               

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